Comportementaliste,
c'est quoi ?

Définir le métier de comportementaliste, peut s’avérer une tâche très complexe autant que ne l’est ce métier et ce que cela inclus. Il comportera toujours une part de subjectivité, selon le parcours professionnel et de vie de l’intéressé. Pour illustrer mes propos, j’avancerai 2 profils de comportementalistes, bien que l’on pourrait en donner plusieurs :

  • Les vétérinaires-comportementalistes qui auront d’abord une base scientifique pure, cherchant majoritairement l’origine des comportements du chien sur ces fondements. Ils appliquent généralement des protocoles médicaux pour la résolution des « problématiques » rencontrées par les propriétaires de chiens (ex : anxiété, chien étiqueté HS-HA, potomanie, picca…). Puis selon l’individu rencontré, ses centres d’intérêts, sa philosophie et son ouverture d’esprit, un apport de « conseils pratiques » pour le quotidien sera proposé, voire une recherche un peu plus accrue sur la relation entre le chien et l’humain.

 

  • Les comportementalistes (tout court !) qui auront, eux, non des formations « diplômantes » à proprement parlé mais des certifications toutes aussi sérieuses qu’un diplôme, parfois plus. Le métier n’étant pas « reconnu » par l’état comme le métier d’éducateur canin, par exemple. Selon la formation, sa durée et son contenu, une base approfondie sur la psychologie humaine est obligatoirement (et normalement) transmise, à contrario du parcours des vétérinaires-comportementalistes et éducateurs canins, à ma connaissance. Le nombre de formation sur ces métiers, fort conséquent à l’heure actuelle, avec des dénominations aussi différentes que similaires (ex : Psychiatrie Vétérinaire, Interprète animalier, Cynologiste, Conseiller comportementaliste, Educateur-comportementaliste…la liste est longue), rend difficile l’exactitude du contenu de chacune.

Selon mes connaissances actuelles, en parallèle d’un savoir évident sur les principes éthologiques et la psychologie animale, la compréhension des mécanismes psychologiques humain est régulièrement basée sur celle de la PNL (Programmation Neuro-Linguistique qui appartient au courant des thérapies brèves). Certains atteignent ces compétences et capacités d’analyses de manière totalement empirique agrémentées de lectures, visio-conférences, formations courtes… Ou encore d’autres, au travers d’un parcours de thérapeute ayant de l’intérêt pour le monde animal, saisissant les bénéfices que cela peut apporter aux foyers détenant des animaux.

Mon propre regard sur ce métier :

Ce professionnel, d’une branche du monde animalier, est là pour aider à trouver ou retrouver un équilibre et une sérénité dans l’objectif d’atteindre une relation que je qualifierai de « saine et harmonieuse » avec le chien (ou autres animaux). Qu’il s’agisse d’un chiot, d’un chien adulte adopté chiot ou en association, refuge ou encore trouvé dans la rue. En aucun cas, pour ceux pratiquant ce métier comme il est à l’origine et doit l’être, selon moi, nous ne parlons d’obéissance, ni de méthode ou « protocole d’entraînement ».

Il aura pour rôle de transmettre des connaissances basiques et vulgarisées sur le fonctionnement éthologique du chien. Puis, sur ce parallèle, amener des perspectives d’évolution dans la(les) relation(s), en partant d’une une analyse systémique complète du foyer. Soit, avec tous les individus (autres animaux compris) qui interagissent quotidiennement avec le(s) chien(s) pour le(s)quel(s) les humains font appel.

Selon le profil du comportementaliste et ses convictions, la réflexion quant à la mise en place de protocoles médicamenteux, pour la résolution des « problématiques comportementales », à une variable conséquente. Ces protocoles peuvent se réfléchir de manière autant allopathique que par phytothérapie. Sa mise en place se fait au cas par cas et sous aucun prétexte en systématique. Les propriétaires de l’animal sont en droit de refuser ces propositions.

De plus, en complément de son intervention, le professionnel peut et devrait selon le cas, proposer une ouverture/redirection vers d’autres corps de métier, pour la résolution des problématiques, tels que : l’ostéopathie, l’acuponcture, le shiatsu, la communication animale, l’éducation canine, consultation vétérinaire et bien d’autres. Tout ceci, dans la projection d’un mieux-être pour l’animal et ses humains de référence.

Le comportementaliste accompagne, de ce fait, les humains vers une (re)définition des attentes et besoins de chaque individu, ceux du chien compris. Enfin, au cours des échanges, déterminer des objectifs à court, moyen ou long terme avec un apport de solutions et réflexions adaptées à chaque membre du foyer.

Concrètement, de quelle manière et dans quels objectifs tout ça ?

Un comportementaliste va venir faire une sorte de « reset » au sein de la/les relations(s), tant au niveau de l’aménagement, organisation et gestion de l’environnement, que des interactions, soit : des comportements, attitudes, postures et gestes de l’humain à l’égard du chien, que du regard que celui-ci pose sur le chien, de manière indirecte, par d’éventuelles prises de consciences.

Selon le type de foyer, le chien, les humains et besoins quant à l’intervention du professionnel, le « reset » ne se fait pas nécessairement sur tous les points. S’adapter, écouter et observer sont des qualités qui permettront à l’intervenant de moduler les changements à apporter, et cibler ce qui semble prioritaire. De plus, en ne touchant qu’à certaines choses, d’autres se modifient naturellement, sans que les humains ne s’en soient préoccupés (ni aperçus parfois :)! ).

Mais pourquoi un « reset » ?

Simplement pour « revenir à » ou donner une base saine et équilibrée. Amenant le chien autant que l’humain à (re)trouver sa place, se (re)positionner face à l’autre et/ou au sein du foyer. Une fois l’équilibre trouver, un apaisement des individus concernés apparaît. De moins en moins de questions se posent, tout devient fluide dans les interactions et la relation elle-même. Celle-ci devient établit, saine et harmonieuse car patience, amour, confiance, cohérence, et équilibre trouve sa place.

Oui mais, est-ce que je pourrais me permettre des choses déconseillées dans le « reset » ?

Oui ! Tout en sachant s’adapter au chien (tempérament, apprentissages, origine de ses comportements…) que l’on a entre les mains. En ayant conscience de : à quelle intensité et fréquence dans le quotidien du chien, de sorte à ne pas perdre tout le travail effectué jusqu’alors. Egalement pourquoi on adopte cette attitude, ce comportement et l’impact que celui-ci peut avoir dans la relation et sur le chien, dans le temps.

Pourquoi est-ce possible ?

Par le simple fait que la relation soit établit. Un cadre claire et cohérent, au cœur duquel le chien trouve autonomie et liberté d’être donc de faire. Se sentant guidé sur les attitudes et comportements à tenir avec une meilleure gestion émotionnelle, dans tout type de situation. Car désormais il a un référent qui le considère à sa juste valeur, l’encadre, l’accompagne. Aime ce chien de manière inconditionnelle, adapté et respectueuse de ce qu’il est et non de ce que le chien pouvait représenté aux yeux des humains avec des attentes parfois inadaptés, trop exigeantes ou encore incohérentes.

Pour conclure, chez ce professionnel, ces dites connaissances en psychologie humaine et animal sont essentielles afin de percevoir ce qui semble problématique pour et chez l’humain, le chien ne parlant pas. Dans l’objectif d’ouvrir des portes d’évolutions positives et pérennes. Egalement amener le foyer vers une autonomie la plus complète possible dans la compréhension des comportements. Leur permettant à terme, de solutionner eux-mêmes les éventuels nouveaux comportements dit « adaptatifs » que le chien aurait la capacité d’adopter, selon de multiples facteurs.

Tous ces apports de connaissances et ce « reset » permettent donc de faire le lien inter-espèce et fluidifier la communication soit : la relation.

Bien qu’une base théorique et généraliste existe à tout niveau, chaque chien, humain et foyer est unique. La richesse de ce métier se trouve dans l’observation, l’étude et l’analyse du comportement, qu’il soit humain ou animal. Également, développer puis étendre sa capacité à s’adapter, écouter et ressentir. Tout en usant de manière judicieuse et pertinente l’empathie. Des qualités indéniables dont le comportementaliste doit savoir faire preuve pour l’accompagnement des humains et chiens en difficultés ou encore ceux dans le désir d’apprendre.


En vous remerciant pour votre intérêt et temps de lecture.

Maëva

Des remarques et questions au sujet de cet article ? Contactez-moi pour échanger !